Parlons énergie : la nouvelle newsletter mensuelle de la CRE

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La CRE se réjouit de lancer sa nouvelle newsletter mensuelle ! Objectif ? Informer et expliquer les actualités de la CRE et de l'énergie à travers de nombreux articles, focus et interviews !

Edito de Jean-François Carenco

Je suis ravi de vous annoncer la publication du premier numéro de la nouvelle newsletter de la CRE en format numérique. Son objectif est d'informer et d'expliquer les actualités de la CRE et celles du secteur énergétique en lien avec ses missions, sujets à la fois complexes et cruciaux. La flambée récente des prix de l’énergie, l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 et le futur mix énergétique, ainsi que la stratégie climatique de la France à l’heure de la COP 26, remettent l’énergie au cœur des préoccupations politiques, économiques, sociales et environnementales.

La CRE souhaite informer le grand public de son action afin d’alimenter les réflexions et la prise de décision, tout en donnant la parole aux acteurs de la transition énergétique. Loin des invectives ou des partis pris, sa contribution au débat se fonde sur ses valeurs cardinales : l'indépendance, la transparence et l'impartialité mais aussi sur son engagement contre le dérèglement climatique, pour l'Europe et la défense des consommateurs.

Ainsi, il nous faut « parler énergie » sans « archipeliser » le débat. Evitons les schismes, entre un clergé d'ingénieurs parlant la langue des sigles, et des fidèles admonestés subissant la transition énergétique. Evitons la constitution de chapelles se jetant l'anathème entre anti-énergies renouvelables, anti-nucléaire, anti-marché ou anti-monopole. Evitons les sectes autour de camelots qui promettent l’éden avec des solutions simplistes « 3 Ave, 2 Pater et pas d’ENR ».

Le débat énergétique ne relève pas de la religion ni de la foi, mais de la raison et de la science. Et doit répondre à une question : comment assurer aux générations présentes et futures une énergie décarbonée, fiable et abordable qui réponde à leurs besoins de consommation ?

La flambée des cours actuels du gaz et de l’électricité à l’approche de l’hiver teste la résilience de notre système. Elle est également propice à la panique, aux prophéties de fin du monde et d’appels au repentir. En temps de crise, nous devons garder la tête froide. Le système énergétique fonctionne, la hausse des prix reflète le coût des matières premières, en particulier celui du gaz qui s’envole en raison d’événements extérieurs à notre pays : une forte demande liée à la reprise mondiale, enjeux géopolitiques autour de la Russie notamment. Le gouvernement dispose d’outils, qu'il a utilisé à raison, pour protéger le consommateur résidentiel, avec le gel des tarifs réglementés de gaz et la limitation de la hausse des tarifs réglementés de l'électricité. La CRE, dans ces turbulences, apporte son expertise en évaluant l’amplitude des mouvements tarifaires en gaz comme en électricité, en donnant son avis sur les mesures gouvernementales, en calculant les gains, les pertes et même les effets d’aubaine pour chacun et en surveillant le comportement des acteurs, sur le marché de détail comme sur le marché de gros.

Cette crise révèle dans tous les cas, non pas l’obsolescence d’un marché qu'il est possible et souhaitable d’ajuster, mais bien l'importance de sortir de notre dépendance européenne aux importations d’énergie fossile. Elle pose avec acuité le débat sur le futur mix énergétique de la France.

Dans ce débat, le gestionnaire de réseau de transport d’électricité (RTE), le 25 octobre dernier, a jeté dans la mare énergétique un pavé de 650 pages. Une contribution copernicienne aux réflexions sur le futur mix français. Analysant rigoureusement de multiples scénarii pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, l'étude RTE nous dévoile des réalités empiriques : pour atteindre les objectifs climatiques de la France en 2050, l’efficacité énergétique sera cruciale et fera diminuer la consommation d’énergie, la consommation électrique va croître, les énergies renouvelables seront indispensables, construire de nouveaux réacteurs nucléaires est pertinent du point de vue économique et moins coûteux qu'une sortie rapide du nucléaire, les réseaux doivent être redimensionnés, la neutralité carbone peut être atteinte à un coût maîtrisable pour la France et, dans tous les cas, il y a urgence à se mobiliser. Faisons de cette étude le bréviaire cartésien de nos décisions futures.

Il reviendra au gouvernement et à la représentation nationale de choisir le prochain mix énergétique, et à la CRE de continuer d’accompagner son déploiement au meilleur coût pour la collectivité. Elle l’a fait ces derniers mois avec son avis sur les nouveaux appels d’offres pour les ENR entre 2021 et 2026, le calcul du montant des charges de CSPE pour 2022, ses rapports sur la surveillance des marchés de gros et de détail, la mise en œuvre de la renégociation des contrats photovoltaïques de 2006 à 2010 ou encore les modalités de désignation des fournisseurs de secours.

Pour remplir ses missions, la CRE peut compter sur le professionnalisme de ses 155 agents, mais aussi sur l’intégrité de son Collège, qui a accueilli le 2 novembre dernier un nouveau membre, Valérie Plagnol, dont l’expertise en matière économique et financière sera un atout précieux pour la CRE.

Ce premier numéro de « Parlons énergie » revient donc sur la crise des prix du gaz, l’arrivée de Valérie Plagnol à la CRE, et le bilan de la mise œuvre du bac à sable réglementaire. Il rend également compte des interventions de la CRE dans le débat public et de son ambition de dialogue, de transparence et de pédagogie, notamment au congrès Gazelec ou devant le Parlement, à l’occasion de la mission d’information sur la résilience nationale. Parlons énergie donne également la parole à Athanasios Dagoumas, président de l’Autorité de régulation de Grèce (RAE) dans le cadre de la réunion informelle des régulateurs du Sud à Athènes.

Enfin, il est impossible de parler d’énergie sans évoquer l'Union européenne. La CRE s’investit à Bruxelles et auprès de l'Agence européenne des régulateurs de l’énergie pour optimiser le fonctionnement du marché intérieur de l’électricité et du gaz au bénéfice des consommateurs français. Ce numéro revient sur les propositions européennes du Paquet législatif « Fit for 55 », le rôle des interconnexions pour la sécurité d’approvisionnement et l’initiative des régulateurs méditerranéens réunis à Athènes pour unir leurs forces sur leurs priorités communes.

Pour conclure, je souhaite à vous tous, une bonne lecture en sollicitant votre bienveillance pour ce premier numéro. Et maintenant, « parlons énergie » !

Jean-François CARENCO, Président de la CRE

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