Intervention de Jean-François Carenco au colloque annuel de l’UFE

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Peu avant les fêtes de fin d’année, le 14 décembre dernier, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco, était invité au colloque annuel de l’Union Française de l’électricité, organisation qui rassemble les entreprises et les syndicats professionnels du système électrique français.

Jean-François Carenco a ouvert le débat portant sur l’industrie européenne et sa compétitivité à l’international dans le contexte de la lutte contre le réchauffement climatique. Alors que le poids de l’industrie dans le PIB européen est en baisse constante depuis de nombreuses années, un changement de paradigme est en cours au niveau des instances européennes, accéléré par la crise sanitaire, pour réindustrialiser le continent et renforcer son « autonomie stratégique ». Dans ce contexte, le président de la CRE a rappelé que les prix de l’énergie sont un enjeu majeur pour la compétitivité de l’industrie. En France, les entreprises bénéficient historiquement d’un prix de l’électricité inférieur à celui de la plupart des pays européens voisins. Cependant, la crise énergétique de ces derniers mois renchérit dramatiquement les coûts de production de certaines entreprises.

Face à l’augmentation des prix, Jean-François Carenco a invité à une réflexion sur l’articulation entre marchés de détail et marchés de gros mais également aux liens entre fiscalité et énergie. Si l’énergie a été une source de revenu conséquente pour l’Etat depuis les années 1990, l’ampleur des investissements énergétiques nécessaires à l’avenir pour lutter contre le réchauffement climatique doit interroger les pouvoirs publics sur la possibilité de réviser cette fiscalité. En effet, la transition énergétique doit être financièrement raisonnable pour l’ensemble des consommateurs. Cette réflexion à moyen et long terme devra s’ouvrir après la crise actuelle. A court terme, les décisions gouvernementales ont permis de bloquer les tarifs réglementés de vente de gaz à leur niveau du 1er octobre 2021 et de limiter la hausse des tarifs réglementés de vente d’électricité à 4% au 1er février 2022, contre une augmentation de l’ordre de 30% si aucune mesure n’avait été prise.

Enfin, le Président de la CRE a très fortement insisté sur le retard de la France dans le développement des énergies renouvelables. Les objectifs fixés par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour la production d’électricité issue du soleil et du vent ne seront pas atteints en 2023. Les études le démontrent, la consommation électrique va fortement augmenter dans les prochaines années. La production électrique bas-carbone doit donc s’accroître pour atteindre la neutralité carbone, mais aussi pour assurer la sécurité d’approvisionnement de tous les consommateurs. Par ailleurs, dans le contexte actuel des prix élevés de l’énergie, bénéficier de capacités supplémentaires de production d’énergies renouvelables auraient permis à la France d’être moins sensible aux soubresauts du marché et à l’indisponibilité du parc nucléaire.

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