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Page d'accueilA la suite de la flambée de prix de gros de l’électricité cet été, la CRE a interrogé les acteurs du marché français de gros de l’électricité sur leurs stratégies de négoce, dans le but de chercher à expliquer les niveaux des prix atteints. Elle publie ce jour son analyse de l’évolution des prix de gros de l’électricité depuis juillet 2022 ainsi que la synthèse des réponses des acteurs.
Dans le cadre de sa mission de surveillance des marchés de gros, la CRE a communiqué, le 26 juillet 2022, sur son analyse préliminaire des niveaux très élevés des prix de gros de l’électricité en France pour l’hiver 2022-2023 et pour l’année 2023. La CRE a notamment souligné que ces prix étaient décorrélés de la modélisation qui pouvait être faite à partir de l’équilibre offre/demande prévisionnels à cette date, d’une part, et des coûts marginaux des moyens thermiques classiquement utilisés pendant les périodes de tension (centrales à gaz et à charbon), d’autre part, reflétant une anticipation de tension importante.
Entre les mois de juillet et novembre, les prévisions de disponibilité du parc nucléaire ont connu des révisions à la baisse. RTE a indiqué dans sa dernière analyse sur le passage de l’hiver 2022-2023 du 18 novembre 2022, que l’équilibre offre demande fait l’objet d’une « vigilance renforcée » en raison des différentes incertitudes qui l’entourent. Depuis la première version de l’analyse de RTE en septembre 2022, la baisse des prévisions de production du parc nucléaire, compensée par la baisse des prévisions de consommation, a conduit RTE à conserver un niveau de risque sur le système électrique similaire pour l’hiver 2022-2023.
Finalement la CRE fait évoluer son appréciation des niveaux de prix : les anticipations observées en juillet par la CRE se sont avérées plutôt pertinentes au vu de l’évolution ultérieure de la disponibilité attendue du parc nucléaire pour l’hiver 2022-2023. La compréhension du comportement des acteurs et des sous-jacents de la formation des prix est essentielle pour la bonne surveillance des marchés, et sera également utile pour analyser les éventuels besoins d’évolutions de l’organisation du marché.
Dans ce contexte, anticiper la commercialisation des capacités d’échange transfrontalières donnerait plus de visibilité aux acteurs de marché et irait dans le sens de la réduction des primes de risque. La CRE va engager des travaux en ce sens, en liaison avec les régulateurs et gestionnaires de réseaux des pays frontaliers. Une telle évolution a également vocation à entrer dans le périmètre des évolutions de l’organisation de marché à considérer.
Sur la base des informations disponibles et à ce stade de ses analyses, la CRE n'a pas connaissance de comportements susceptibles d’être qualifiés d’abus de marché au titre de REMIT*, pour les marchés à terme de l’électricité pour l’hiver 2022-2023 et l’année 2023.
La CRE continuera à analyser les comportements individuels et restera attentive à tout événement susceptible d’avoir un impact sur les marchés de gros de l’électricité.