Le stockage dans les zones non interconnectées

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Le développement des sources d'énergie intermittentes dans les zones non interconnectées et leur incorporation dans le mix énergétique soulèvent plusieurs défis. Le stockage d’électricité constitue un levier important pour accompagner leur développement et permettre leur intégration au réseau à moindre coût pour la solidarité nationale, en offrant deux principaux avantages :

  • Fournir de la puissance active pour réguler la fréquence du réseau : Les installations de stockage peuvent jouer un rôle essentiel dans la régulation de la fréquence du réseau électrique. Elles peuvent remplacer les réserves de fréquence fournies par les groupes thermiques, qui sont généralement coûteuses à exploiter. En fournissant de la puissance active lorsque cela est nécessaire, les installations de stockage contribuent à maintenir la stabilité et la fiabilité du réseau, notamment en cas de variation rapide de la production due aux énergies intermittentes. 
  • Assurer l’alimentation des pics de consommation et ainsi réduire le recours aux groupes thermiques les plus onéreux : Les installations de stockage permettent de réduire la dépendance aux groupes thermiques pendant les périodes de demande maximale en injectant l'énergie préalablement stockée pendant les périodes de faible demande ou de forte production renouvelable Cette utilisation de l'énergie stockée permet de réduire les coûts de fonctionnement du système électrique et de valoriser l’éventuel excédent de production renouvelable intermittente. 

En outre, ces installations de stockage jouent un rôle important dans la régulation de la tension aux différents points du réseau électrique.

Ainsi, la CRE accorde une attention particulière au développement de capacités de stockage d'énergie dans les zones non interconnectées qui permet de répondre aux défis liés à l'intégration des énergies intermittentes. 

Afin de favoriser le développement de cette filière et d’apporter de la transparence aux porteurs de projets, la CRE a adopté sa méthodologie d'analyse des projets de stockage le 30 mars 2017. Elle vise à préciser les modalités d'examen et de compensation de ces projets, dans le respect du cadre législatif et réglementaire en vigueur. 

Après plus de cinq années d'application, la mise en place de deux guichets et la publication d'un nouvel arrêté sur les taux de rémunération dans les zones non interconnectées, une mise à jour de la méthodologie a été adoptée par la CRE le 12 janvier 2023. 

Cette révision a permis à la CRE de préciser les modalités d'examen des projets en fonction des économies de charges de service public de l'énergie qu'ils génèrent. Elle a également introduit un mécanisme d'examen prioritaire des projets désignés comme tels dans les décrets des Programmations pluriannuelles de l'énergie (PPE), permettant ainsi de prendre en compte les objectifs de politique énergétique propres à chaque territoire. Enfin cette révision méthodologique est venue préciser la mise en œuvre de l'arrêté relatif au taux de rémunération du capital investi dans les moyens de stockage en zones non interconnectées, ainsi que les modalités de détermination du coût normal et complet et de révision de la compensation. 

En juin dernier, la CRE a annoncé le lancement d’un nouveau guichet de saisine qui concernera la Réunion et la Martinique en précisant ses modalités ainsi que les objectifs de puissance et de volume de stockage qui pourraient être sélectionnés pour ces deux territoires. Ces informations sont accessibles sur le site de la CRE, dans la rubrique « Appels d'offres ». 

Ce nouveau guichet, très attendu par les acteurs du secteur, pourrait conduire, d’après les estimations à date de la CRE, à la sélection d'un ensemble de projets d'une puissance totale de 20 MW et d'un volume de stockage de 40 MWh, pour chaque territoire.

La date limite de dépôt des dossiers par le gestionnaire de réseau est fixée au 31 janvier 2024.

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