Après deux mois intenses à la présidence de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), je suis ravie d’ouvrir la 8e édition de notre newsletter numérique « Parlons énergie ».

Ce titre est révélateur. D’un thème que nous souhaitions, par cette lettre d’information, ouvrir au plus grand nombre, l’énergie est entrée depuis quelques mois au cœur des préoccupations de tous nos concitoyens.

La CRE est pleinement engagée, dans les missions qui lui ont été confiées par le Parlement et l’exécutif, pour minimiser les impacts de cette crise énergétique et préparer l’avenir face aux grands enjeux du système énergétique.

A très court terme, la priorité est de se préparer au passage de l’hiver en renforçant notre sécurité d’approvisionnement. Pour ce faire, trois axes sont mobilisés : la baisse de la consommation, les mécanismes de régulation (stockage de gaz, interruptibilité) et la consolidation des échanges avec nos voisins. Je me permets d’insister sur ce dernier point car être européen se concrétise avec des actions de solidarité quotidiennes qui permettent de nous alimenter lorsque nous ne produisons pas assez et d’aider nos partenaires lorsque nous produisons plus que besoin.

Si la sécurité d’approvisionnement est cruciale, les prix payés par les consommateurs le sont tout autant. Le rôle de la CRE est double. Le premier est la diffusion d’informations transparentes sur les différentes composantes de la facture et notamment les coûts de l’approvisionnement. C’est dans cette démarche que la CRE publie depuis quelques semaines des prix de référence pour les contrats des petites et moyennes entreprises et des collectivités territoriales. Cette référence doit servir de boussole aux chefs d’entreprises et aux élus qui se questionnent sur le bien-fondé des contrats qui leur sont proposés. Le second rôle de l’institution que je préside est de mettre en œuvre et de s’assurer de la bonne application des boucliers tarifaires décidés par le Gouvernement ainsi que de faire évoluer les mécanismes de régulation afin qu’ils soient les plus protecteurs pour les consommateurs et en adéquation avec le contexte énergétique. Plusieurs propositions en ce sens ont été soumises aux acteurs du secteur telles que le renforcement des offres heures pleines – heures creuses et feront prochainement l’objet d’une décision.

Enfin, je crois que chacun en est désormais conscient ; les énergies fossiles, qui représentent encore deux tiers de la consommation énergétique française, sont néfastes pour notre planète et un risque stratégique pour notre souveraineté. Pour atteindre nos objectifs climatiques et renforcer notre indépendance énergétique nous devons en finir avec les énergies les plus carbonées. Il faut néanmoins le faire avec méthode en permettant à toutes nos infrastructures de se préparer. En effet, s’il est nécessaire de produire massivement sur notre territoire, cette production serait dénuée d’utilité sans les historiques réseaux publics de distribution et de transport. Eux aussi vont devoir connaître leur propre révolution pour permettre le raccordement de milliers de points d’injection, sur terre comme en mer, et accroître la flexibilité de notre système énergétique.

Ces trois priorités ; la sécurité d’approvisionnement, la protection des consommateurs et la transition énergétique ; la CRE y travaille depuis de longs mois avec exigence, impartialité, transparence et indépendance. C’est avec ces valeurs qu’elle souhaite vous informer, acteurs du secteur ou citoyens concernés, de ses travaux et des principales actualités de l’énergie pour enrichir les réflexions et les prises de décisions.

Vous êtes désormais 20 000 lecteurs numériques à recevoir notre newsletter et je ne peux qu’espérer voir votre nombre grandir chaque mois.

Je vous souhaite une très bonne lecture de ce nouveau numéro.

Emmanuelle Wargon, Présidente de la CRE

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